
« Le jury a retenu l’un de mes trois reportages en Asie, celui réalisé auprès de la population qui vit au pied du Mont Mayon, le volcan le plus actif des Philippines. Mes deux autres sujets dans cette région parlent d’un port où j’aimais passer du temps, et d’enfants défavorisés, aidés par une association humanitaire. « Je travaille aussi sur deux thèmes qui font partie de ma vie. La gare de Dinan, où j’ai vécu: un lieu et une histoire, comme la campagne du Maine-et-Loire, à Martigné-Briand, où vit mon grand-père, ancien transporteur laitier. Dans ces sujets au long cours, on peut dire de soi-même, s’investir, associer l’humain et le cadre de vie. « On dit que le smartphone a tué le reportage photo, c’est faux. Ce qui compte, ce n’est pas l’outil, c’est l’histoire qu’on raconte, l’intention qu’on y met. J’ai bénéficié de la Bourse initiative jeunes de Rennes, et de festivals comme celui de St Brieuc, qui permettent à des jeunes comme moi de s’exprimer.
« L’école que je vais terminer cette année (MJM Graphic Design) me fait découvrir tous les aspects du métier, avec de bons formateurs comme Gaël Le Ny, qui a photographié le Kurdistan syrien, avec François Legeait en 2014. Pour devenir un bon reporter, il faut une culture. Comme nous l’a dit un formateur, « le doigt de Dieu ne se pose jamais sur votre tête ». Il n’y a pas de miracles! « L’avenir du reportage n’est pas bouché. On a toujours besoin de photos de qualité. Si on y croit, on peut faire sa place, à deux conditions: avoir la niaque et être bien formé. »