Prix Objectif Plume 2022 : dans les coulisses du reportage gagnant
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Trois questions à Virginie de Rocquigny, lauréate pour son reportage sur « les pêcheuses d’arches : dans les eaux du Saloum »
Comment est né ce reportage ?
Depuis plusieurs années, je m’intéresse aux sujets maritimes et l’une des revues pour lesquelles je travaille cherchait un sujet associant femmes et environnement.
À partir de cette idée très vague, j’ai pris contact avec une chercheuse à Brest qui m’a orientée vers l’IRD (institut de recherche pour le développement). Cet établissement public est placé sous la tutelle des ministères chargés de la Recherche et de la Coopération et développe des programmes de recherche participative, associant des scientifiques français et ressortissants du pays partenaire. J’ai rencontré Yoann Thomas qui m’a proposé de suivre son équipe sur une mission au Sénégal. Ce sujet, très riche, a convaincu le Chasse Marée mais aussi RFI et Dimanche Ouest France.
Pour un-e pigiste, monter un projet à l’international n’est pas une mince affaire. Comment avez-vous résolu ces difficultés?
C’était effectivement loin et cher.
J’ai sollicité plusieurs rédactions et j’ai joué sur la clarté en présentant un budget pour les huit jours que j’ai passé au Sénégal. C’est vraiment un préalable quand on envisage ce genre de sujet. Chaque média a participé aux frais.
Ma double compétence, papier et radio, m’a aussi aidé à décrocher des commandes.
Cela a été un peu plus difficile pour Constance Decorde, la photographe qui m’accompagnait.
Sur place , la principale difficulté tenait à la langue. Toutes les pêcheuses ne parlaient pas français et j’ai été aidé par l’une d’elles qui a fait office de traductrice, notamment pour la radio.
Travailler avec l’équipe de scientifiques qui se rend régulièrement sur place a été une super porte d’entrée. Tout le travail de préparation du voyage en a été grandement facilité et les échanges ont été très enrichissants.
J’avais déjà voyagé au Mali et au Sénégal, ce qui a aussi facilité mes relations avec les femmes qui hésitaient à s’exprimer.
Dans ce contexte, que vous apporte le Prix Objectif Plume?
Membre du Club de la Presse, j’apprécie cet espace de rencontres et depuis trois ans, je participe aux actions de l’EMI.
Ce Prix est pour moi une belle reconnaissance de mes pairs et me donne une visibilité.
En tant que pigiste , c’est aussi important sur un plan symbolique que financier. Cela m’encourage à monter des projets, malgré la prise de risque et le temps passé. À tous mes confrères et consoeurs, je dis « il faut oser »!
Propos recueillis par Clotilde Chéron
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