Prise de parole lors du rassemblement du 21 novembre
Lors du rassemblement à Rennes samedi 21 novembre en opposition à la proposition de loi Sécurité Globale à l’initiative du Club de la Presse avec quatre syndicats SNJ, SNJ-CGT, SGJ-FO et CFDT Journalistes, l’association Profession : Pigiste et le collectif Prism, le co-président du Club de la Presse de Bretagne, Stéphane De Vendeuvre a pris la parole :
« Selon la déclaration des droits de l’homme, tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression. Mais que serait ce droit fondamental, tel qu’il a été reconnu par l’Assemblée générale des Nations Unies, sans son corollaire : la liberté d’informer ?
Rien !
Car la libre circulation de l’information est garante du bon fonctionnement d’une société démocratique. La liberté d’informer ne saurait dès lors être négociée.
Et qui mieux que les professionnels de l’information seraient à mêmes de collecter et de diffuser cette information ? Qui mieux que les journalistes, ceux qui sont en première ligne, les deux pieds dans le réel, pour apprécier/juger/sauraient à quel point ce projet de loi porte atteinte à ce droit fondamental ?
Fidèle à sa mission de promouvoir et de défendre les métiers de journaliste, le Club de la presse de Bretagne s’est donc naturellement associé aux organisations syndicales représentatives de notre profession pour dénoncer ce que nous considérons être un projet de loi liberticide.
Nous comprenons parfaitement que les forces de l’ordre soient protégées des dérives extrémistes, mais nous ne saurions accepter que cette protection sacrifie nos liberté fondamentales sur l’autel de calculs électoraux.
Sous prétexte de protéger les policiers et gendarmes en exercice, la proposition de loi dite sécurité globale vient restreindre notre capacité à exercer notre métier et à informer nos concitoyens.
Pire ! Profitant de ce texte, le ministre de l’intérieur voudrait obliger les journalistes à se déclarer en préfecture avant de couvrir toute manifestation. N’est-ce pas là l’expression éloquente d’un pouvoir qui veut tenir en laisse ceux qui pourraient révéler ses excès ?
Incontestablement !
D’autant que les parlementaires à l’origine de ce texte, dans leur volonté de plaire à l’exécutif ont cru bon d’interdire « la diffusion de tout élément d’identification dans le but qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique ».
Sous prétexte de « protéger ceux qui nous protègent » et d’éviter des représailles pouvant consister en des violences physiques, des menaces ou un cyber-harcèlement, ils ont employé une formulation suffisamment floue pour permettre une interprétation particulièrement large de l’intention malveillante.
C’est la porte ouverte au musellement de toute information défavorable au pouvoir en place quel qu’il soit.
J’en veux pour preuve les 12 heures en garde à vue que vient de passer un journaliste de France 3 et les menaces et violences dont ont été victimes plusieurs autres reporters sous prétexte qu’ils ne respectaient pas une loi qui n’est même pas encore votée.
Et quand bien même les policiers ne pourraient s’opposer à l’enregistrement de leur image lorsqu’ils effectuent une mission, puisque c’est leur diffusion qui est interdite, nombre de journalistes risquent de s’autocensurer et de priver les Français d’une juste information.
Un comble à l’heure où la diffusion d’images gênantes a permis de dénoncer les dérives d’un pouvoir qui vient par ailleurs de s’affranchir du contrôle parlementaire, sous prétexte d’un état d’urgence sanitaire.
Il était donc logique que le plus ancien club de la presse de France tire la sonnette d’alarme et dénoncent les dangers d’une telle loi, comme il avait su saisir, à bon esccient, le défenseur des droits lorsque certains éléments des forces de l’ordre avait cru pouvoir matraquer impunément des journalistes faisant leur métier lors des manifestations contre la loi travail.
D’autant que ce projet de loi enfin s’inscrit dans la continuité de textes tous plus répressifs et délétères pour la liberté d’informer.
Car il ne faut pas oublier que la scandaleuse loi sur le secret des affaires et la non moins lamentable législation sur les infox et autres fake news sont déjà venues restreindre la capacité des journalistes à exercer librement leur métier.
Il est donc temps désormais de faire comprendre à ceux qui sont sensés nous représenter que cela suffit et que nous ne voulons pas d’un nouveau texte liberticide ! »
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