Trois questions à Manon Deniau, journaliste indépendante, membre du collectif

– Comment est né Journalistes Solidaires ?
A la veille du confinement, Julien Cazenave, journaliste indépendant, a proposé sur Facebook de créer un collectif pour décrypter les informations liées au Covid-19. Tous les journalistes s’attendaient à ce que les fake-news explosent et que leur analyse s’avère encore plus nécessaire.
Très vite, une dizaine de journalistes s’est manifestée. Le collectif en compte aujourd’hui une cinquantaine, rejoints par deux développeurs. Nous utilisons le serveur Discord, bien connu des gamers, pour nos trois conférences de rédaction hebdomadaires et les enquêteurs échangent par la messagerie cryptée Telegram.

– Qu’est-ce qui distingue Journalistes Solidaires des autres sites de décryptage de l’info ?
D’abord la mise en place spontanée d’un groupe de bénévoles, réuni par l’envie de travailler ensemble. En un mois, nous avons ainsi publié 47 enquêtes originales. Notre organisation, ensuite. Nous enquêtons toujours à deux sur un sujet, et sommes suivis par un coordinateur. Nous nous appuyons sur l’expérience de « mentors » (journalistes expérimentés) et experts des sujets abordés. Nos lecteurs peuvent suivre le déroulement de nos enquêtes et accéder aux informations compilées sur notre site. Ils peuvent y participer en apportant informations ou témoignages.– L’existence de Journalistes Solidaires est-elle liée à la pandémie ?
On va se donner le temps de réfléchir, avec notre réseau. Nous avons noué un partenariat d’un mois (à compter du 27 avril) avec l’Observatoire de France 24 et le collectif reste ouvert aux journalistes qui souhaiteraient nous rejoindre. Nous accueillons aussi des étudiants et nous pourrions proposer aux écoles de journalisme de servir de tremplin pour les jeunes professionnels.