Trois questions à Jean-François Bourgblanc, co-auteur de l’enquête

« Histoires ordinaires » paraissait sous la forme d’un webzine, complété d’un blog consacré aux initiatives citoyennes dans le quartier de Villejean. Pourquoi s’est-il transformé en magazine papier ?
« Histoires ordinaires » et le blog existent toujours sous la forme numérique mais la rédaction a décidé de mettre le projecteur sur une enquête particulière et d’en proposer une version sur papier plus courte pour la rendre accessible à toute la population. Sous le titre « Villejean résiste aux violences », un magazine de 16 pages est distribué depuis le 21 mars dans l’ensemble du quartier. Largement illustré, il donne la parole aux professionnels et militants engagés contre les multiples formes de violences qui, au-delà de la délinquance elle-même, affectent la vie des quelque 16 000 habitants et l’image de Villejean.
Quelle démarche a soutenu cette enquête ?
L’équipe d’Histoires ordinaires connaît bien les énergies du quartier dont elle rend compte sur un blog depuis plus de quatre ans. Elle a donc voulu rendre justice à Villejean et à ses habitants en montrant que la vie ne s’y limite pas aux trafics et autres faits-divers. Ceux-ci, bien réels mais limités à des individus et groupes localisés, éclaboussent les mille visages du vivre ensemble et masquent les multiples initiatives menées pour résister aux violences établies. Le chômage, la précarité, la pauvreté, les discriminations minent la vie quotidienne et font le lit des déviances.
Des journalistes ont enquêté durant plusieurs semaines. Ils ont rencontré une trentaine de professionnels et militants mobilisés dans les services publics et quelque 80 associations, des femmes et des hommes engagés avec lesquels tout a été abordé : les causes, les faits, les initiatives pour prévenir, atténuer, enrayer, résister.
Le magazine, réalisé avec l’aide financière de la Ville et de Rennes Métropole, devait être dans toutes les boîtes aux lettres du quartier d’ici le 24 mars et rester disponible ensuite dans les lieux publics.
« Histoires ordinaires » compte-t-il reprendre cette démarche pour d’autres sujets ?
Pas pour le moment. Le webzine accueille depuis quelques mois un nouveau blog « Bienvenue », qui a recueilli jusqu’à présent une quinzaine de portraits de migrants.
Et bien sûr, nous continuons à publier chaque semaine des articles mettant en valeur les initiatives des femmes et des hommes qui améliorent de diverses façons notre condition humaine.
Propos recueillis par Clotilde Chéron