Entretien avec Baptiste Cessieux, membre du syndicat SNJ-CGT
Dans quel contexte se place la création d’un section pigistes sein du SNJ-CGT ?
« Au plan national, ce syndicat compte 1200 adhérents journalistes, dont 200 rémunérés à la pige (JRP). Or on constate que, dans les lieux de pouvoir, les instances de négociation comme, par exemple, les accords de branche, les représentants des salariés sont généralement des journalistes en rédaction qui connaissent bien leur secteur mais peu les problématiques et attentes des pigistes.
Même s’il existe dans certaines rédactions des pigistes qui participent aux négociations, le besoin est apparu de créer une section nationale pour obtenir une représentation et réfléchir ensemble aux outils pédagogiques à mettre au service des représentants du personnel pour faire avancer nos droits.
À partir du 5 juin, tous les adhérents pigistes du SNJ CGT rejoignent cette section. »
Quels sont les premiers travaux de cette section?
« Becky Wright, formatrice anglaise, a appris à une quinzaine de journalistes pigistes volontaires à mettre en place des actions syndicales. Il s’agit d’identifier des objectifs atteignables, qui touchent le plus large public parmi les personnes concernées, qui soient duplicables et utiles pour communiquer sur notre démarche, bref, de définir une stratégie d’action. Deux campagnes sont actuellement en préparation.
La première porte sur la révision du barème minimum des piges dans notre secteur de la presse professionnelle.
La seconde vise à lutter contre la précarité. Nous estimons que les JRP sont des journalistes comme les autres et ils doivent recevoir les mêmes avantages. Par exemple, ils devraient recevoir des tickets-restaurants lorsque les journalistes en rédaction y ont droit. Nous allons chercher à convaincre d’abord des entreprises jusqu’à obtenir à terme un accord de branche. »
Selon vous, quelles seraient les conditions de succès de votre démarche ?
« La prise en compte des problématiques propres aux pigistes s’installe par l’action des syndicats mais pour qu’une action soit efficace et durable, il faut aussi que les pigistes eux-mêmes s’emparent du sujet.
Je dirais que je fais partie d’une deuxième génération de pigiste à m’investir dans les syndicats de la profession. Grâce aux 48 heures de la pige et au forum Profession pigiste, des JRP prennent des responsabilités syndicales il y a une dizaine d’années. Aujourd’hui, tout cela se structure pour gagner en efficacité. Il faut être nombreux pour faire entendre et comprendre nos arguments. Si l’on veut continuer à progresser, et déjà pour s’informer, les confrères intéressés peuvent me contacter (@Bath_C , 0785199212).
C’est ensemble qu’on arrivera à faire entendre et comprendre nos arguments. »
Propos recueillis par Clotilde Chéron
Notes : Le SNJ-CGT a publié un « Manuel des droits des journalistes pigistes » en décembre 2022. Les 4 syndicats, SNJ, SNJ-CGT, CFDT, et FO, ont publié en commun « Des piges et des droits » début juin.
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