« Dans un monde incertain, il est plus facile de croire que d’apprendre »
Trois questions à Michel Cabaret, directeur de l’Espace des sciences de Rennes
Que vous inspire le récent rapport de la Fondation Jean Jaurès sur la “mésinformation” scientifique des jeunes à l’heure des réseaux sociaux ?
Les informations contenues dans cette enquête sont inquiétantes mais ne m’ont pas surpris.
Le monde doit faire face à des défis nombreux, la pandémie, les transitions énergétique, démographique, climatique, numérique, … Tout notre environnement s’est trouvé bousculé sur une période très courte où des progrès scientifiques très nets et des changements très rapides ont aussi créé beaucoup d’illusions et une fracture dans l’accès à l’information. L’immédiateté et le flux d’informations sans décryptage ont conduit à la perte d’un savoir construit ensemble, du respect de la démarche scientifique et de la hiérarchie des valeurs. Dans ce monde incertain, il est plus facile de croire que d’apprendre, d’aller vers l’irrationnel, le complotisme et la violence, surtout lorsque l’on est en difficulté.
Comment un magazine scientifique comme « Sciences Ouest » peut-il contrecarrer ce retour à l’obscurantisme ?
Si la recherche implique une démarche particulière, fondée sur le temps long, le travail et l’esprit critique à partir des faits, la science peut se définir comme la somme des connaissances à un moment donné. Nous avons lancé « Sciences Ouest » en avril 1985 pour diffuser ce savoir et donner la parole aux scientifiques. La revue a pour ambition de nourrir une culture commune aux chercheurs et au public.
Les articles sont relus par les scientifiques interrogés puis par le comité de lecture. Les sujets abordés sont choisis à partir de l’actualité, du programme des expositions de l’Espace des sciences, des propositions des chercheurs et du Pôle Bretagne Culture Scientifique (Océanopolis à Brest, Musée de la mer à Lorient, musée des Télécoms à Lannion , Mission Tara, Petits Débrouillards…).
Financé principalement par une subvention de la Région et les abonnements, chaque numéro comprend 28 pages. Il est tiré à 2000 exemplaires papier et sert 30 000 abonnés numériques.
La diffusion de la culture scientifique peut-elle s’arrêter-t-elle à l’édition de ce magazine ?
Pas du tout ! Les abonnés peuvent participer aux « Mardis de l’Espace des sciences ». Ces conférences sont disponibles sur notre chaîne YouTube qui compte 160 000 abonnés. Une fois par mois, la rédaction anime une rencontre avec des scientifiques ouverte à tous dans le cadre des « Cafés de l’espace des sciences ». Des animations grand public sont aussi organisées à Morlaix et Saint Malo. 700 abonnements à notre magazine sont diffusés auprès des collèges et lycées de la région. Notre équipe de médiateurs accueille 2000 classes par an et assure des animations dans les établissements.
Notre objectif est de toucher toutes les générations pour changer le regard du public sur les sciences.
Recueilli par Clotilde Chéron
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