Le plus grand événement sportif sans occulter le contexte politique
Trois questions à Vincent Coté, chef du service sports.
Ouest-France a trois envoyés spéciaux au Qatar pour couvrir l’événement sportif le plus important de l’année. Cette décision a-t-elle été précédée de débats au sein du journal ?
Ils ont été nombreux, dès l’émergence en 2010 de la polémique portant sur l’attribution de l’organisation de l’événement au Qatar jusqu’à la montée des débats cet été autour de la violation des droits humains et l’aberration écologique dont il est l’illustration. Mais être présent au Qatar c’est assumer notre rôle de journaliste et assurer notre mission d’information. C’est un engagement, celui d’aborder ces sujets qui font polémique. C’est une responsabilité, celle de se rendre sur le terrain pour informer, enquêter, témoigner et enrichir les débats.
Avez-vous interrogé vos lecteurs à ce sujet ?
Nous avons publié le 28 septembre dernier un article expliquant notre démarche. Nous avons rappelé que nous n’avions pas attendu le début de la compétition pour pointer du doigt les dysfonctionnements rencontrés dans ce pays.
Depuis 2015, lors du Mondial de handball, mais aussi à l’occasion des Mondiaux de cyclisme (2016) puis d’athlétisme (2019), sans oublier un reportage du service monde il y a un an, nos journalistes se sont rendus sur place afin de faire état de ces scandales.
Pour le moment nous avons reçu un seul message négatif et au fil de la compétition, nous constatons que les aspects sportifs et le plaisir du beau jeu reprennent toute leur place.
Comment cette ambition de n’occulter aucun sujet se traduit-elle dans le travail de vos envoyés spéciaux ?
Il y a un équilibre à trouver. Plusieurs pages spéciales ont été produites sur le contexte de l’événement : 28 septembre sur le boycott ; 20 octobre sur le scandale (corruption, question des droits humains, aberration écologique).
Les aspects extra sportifs (ambiance, organisation, préparation locale, transports, gestion des flux, renforts de polices européennes, etc) ont été abordés par nos reporters qui assureront aussi le traitement sportif. La France a remporté la dernière édition, il y a 32 nations engagées, et ce temps fort sportif aura donc aussi toute sa place dans les colonnes et sur la plateforme numérique de Ouest-France.
Propos recueillis par Clotilde Cheron
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