« Vulgariser, c’est partager des savoirs »
trois questions à Jean-François Dortier, fondateur du magazine Sciences Humaines
Pourquoi et comment aviez-vous fondé le magazine Sciences Humaines à Auxerre en 1988 ?
Jean-François Dortier : Le but premier c’était de satisfaire une grande soif de savoirs, pour tenter de répondre à l’énigme de ce qu’est l’être humain : ses origines, comment il pense, comment il agit, pourquoi la violence, le sport, les religions… La vulgarisation oblige à une mise au clair des savoirs fondamentaux, qui permet de sortir des carcans disciplinaires. On part d’une question simple : Qu’est-ce que je sais ? Qu’est-ce que j’ignore ? C’est un échange, un partage de savoirs, bien plus qu’une affaire d’experts.
Quel regard portez-vous sur l’évolution du magazine, qui avait démarré au début par une sorte de « feuille de chou » ?
J’ai toujours été un grand lecteur de revues de vulgarisation scientifique. Il n’existait rien dans le domaine des sciences humaines à cette époque. D’une certaine façon, j’ai créé la revue que je rêvais de lire ! Mais en 1988, à Auxerre, nous étions loin de Paris, loin du monde de la presse et même de l’université. C’était une entreprise un peu folle. J’avais un modèle : La Hulotte, une revue naturaliste qui avait été créée par un instituteur dans les Ardennes. Je ne pensais pas que Sciences Humaines allait rencontrer le succès qu’elle a connu. Assez vite, un public large d’étudiants, d’enseignants, de chercheurs ou d’autres passionnés s’y sont intéressés. En 1988, le premier numéro est sorti à 17 exemplaires ! Deux ans plus tard, elle était devenue un magazine professionnel vendu en kiosques.
Vous avez quitté vos fonctions de directeur de publication il y a un an. Mais vous continuez votre entreprise de vulgarisation à travers la revue ‘’L’Humanologue’’, un mook trimestriel. Pourquoi ?
C’est une évolution naturelle. Au bout de 30 ans de bons et loyaux services au sein de la rédaction, j’ai eu envie de créer un objet, qui mêle le récit et le savoir, avec une grande diversité des sujets abordés. J’écris seul, ou presque : un jeune collaborateur de 101 ans, Edgar Morin, me prête main forte ! Ce sociologue m’accompagne depuis toujours. Et L’Humanologue a trouvé son public, avec 3 500 ventes au numéro.
Propos recueillis par Anna Quéré
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