Méthanisation, l’envers de la carte postale
Trois questions à la co-autrice de l’enquête de Splann!
À l’ouverture du Space, Splann! vient de publier sa nouvelle enquête, « En Bretagne, la méthanisation sous pression ». L’occasion pour la Une de revenir avec Julie Lallouët-Geffroy sur la démarche de la première ONG bretonne dédiée à l’enquête journalistique.
À l’heure de la crise climatique et énergétique, la méthanisation a le vent en poupe. Pourquoi avoir choisi ce sujet d’enquête?
En circulant dans la région, nous avons constaté la prolifération de dômes verts ou gris, mais aussi entendu la contestation d’associations de riverains. Nous avons voulu savoir ce qu’il y avait derrière la carte postale alors qu’on parle beaucoup de développement des énergies renouvelables, d’économie circulaire. Nous sommes à un moment crucial, le sujet crée des tensions mais rien n’est encore figé, cela nous a paru essentiel de savoir ce qui se passe.
Vous avez travaillé en binôme avec Raphaël Baldos. Comment l’enquête s’est-elle organisée?
Splann! dispose d’un comité de surveillance et d’un comité éditorial. C’est lui qui a validé le projet et nous a désigné deux référents. C’est un point très important car cette organisation nous a permis de prendre du recul, notamment vis-à-vis d’une documentation réglementaire, scientifique et technique particulièrement touffue.
Face à un sujet qui s’étend sur trois domaines distincts, l’agriculture, l’énergie et les déchets, avec un vocabulaire et des normes spécifiques, nous nous sommes aussi appuyés sur notre culture journalistique, c’est-à-dire la capacité à comprendre et à vulgariser des notions pour alimenter le débat démocratique.
Nous avons ainsi défini les quatre volets de l’enquête : le contrôle des installations (c’est l’aspect réglementaire), les rapports entre les acteurs de l’énergie et les agriculteurs (volet économique), le gâchis alimentaire par l’utilisation d’aliments comestibles pour nourrir les méthaniseurs (question éthique) et les enjeux sanitaires : en alimentant des usines de plus en plus importantes avec des déchets dont on ne contrôle ni la nature ni l’origine, ne va-t-on pas créer de véritables bombes sanitaires?
Quel accueil a reçu votre enquête?
Nous n’avons subi aucune pression, seulement rencontré quelques réticences, de la méfiance…Notre enquête a beaucoup circulé. Splann ! est engagé dans le journalisme d’impact, pour atteindre le plus grand nombre. Le travail d’enquête est financé uniquement par les dons, recueillis sur son site. C’est aussi grâce à nos partenariats avec sept médias que notre enquête est accessible à tous.
Propos recueillis par Clotilde Chéron
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