« C’est la personne qui fait la qualité de l’image »
Trois questions à Jean-Michel Niester, chef du service photo de Ouest-France
Depuis plusieurs années, les rédactions demandent aux journalistes de fournir texte et photo, voire vidéo. Qu’en est-il au service photo?
Le photographe de presse travaille aujourd’hui pour le journal papier mais aussi pour le web. Ce dernier a bouleversé les fonctionnements en exigeant une grande rapidité de transmission des photos. Il faut savoir travailler vite sans rien sacrifier à la qualité.
Le service photo de Ouest-France emploie 15 photographes sur toute la zone de diffusion du journal y compris Paris. C’est un service solide même si son effectif est sans comparaison avec le nombre de rédacteurs employés par le titre.
Dépendants directement du siège, les photographes interviennent au niveau local, régional, national et parfois, international. Certains ont ainsi suivi la Cop 26 qui a eu lieu en Écosse, ou le référendum en Nouvelle-Calédonie. Plus récemment le photographe en poste en Normandie a été envoyé en Pologne pour suivre l’accueil des réfugiés ukrainiens.
Nous faisons rarement appel à des pigistes réguliers, sauf à Paris, en cas d’absence du titulaire.
Les professionnels interviennent donc sur les sujets plus complexes. Cela exige-t-il des compétences particulières ?
Nous avons effectivement une grande exigence de qualité, qu’il s’agisse de photo ou de vidéo. Les photographes sont des hommes (et des femmes) de l’image, capables d’apporter une valeur ajoutée avec leurs prises de vue. Ils doivent s’appuyer sur des connaissances techniques qui se sont élargies au fil du temps. Nous avons commencé très tôt la pratique de la vidéo, d’abord pour la partie magazine puis pour l’ensemble des sujets pour lesquels ce type de narration est adaptée. Désormais aucun titre ne peut se passer de ce traitement.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Ce qui compte, et comptera toujours, ce sont les compétences, photographiques mais aussi humaines.
Le métier, malgré ses contraintes, reste séduisant. Un photographe de presse régionale doit être complet et savoir traiter des sujets aussi variés que l’économie, l’illustration, le portrait, la culture ou le sport… La photo de sport est techniquement très exigeante.
Le talent, allié à un sens naturel du cadre, finit toujours par payer.
Il faut utiliser la technologie pour ce qu’elle peut apporter. Depuis cinq ans, nous avons développé la pratique du drone. C’est un outil qui apporte une valeur ajoutée incroyable pour tous les sujets agricoles, environnementaux, mais aussi ceux liés au patrimoine, très riche dans notre zone.
D’ici fin 2023, quasiment tous nous photographes seront télépilotes.
En presse, la photographie est un métier à part entière, avec de vraies compétences mais, quel que soit l’outil, ce sera toujours la personne qui fera la qualité de l’image.
Propos recueillis par Clotilde Chéron
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