Trois questions à Catherine Lozac’h
Une Bretonne à la tête de la Commission de la Carte d’identité des journalistes professionnels.
Vous venez d’être élue à la présidence de la CCIJP. Quels sont les enjeux de ce mandat ?
Il faut rappeler que la mission de la Commission est l’attribution de la carte de presse. Son cap est simple et clair : elle ne dit pas qui est un bon journaliste, elle dit qui est un journaliste professionnel. Cette carte est un outil de protection des plus fragiles, elle préserve un bien commun : le statut de salarié et les droits qui y sont attachés.
L’enjeu est de tenir compte des évolutions des médias comme de la transformation de la pratique du journalisme, tout en respectant le cadre déterminé par la loi de 1935, le code du travail et la convention collective des journalistes. Elle réajuste régulièrement ses critères grâce notamment à l’expertise de ses membres qui représentent la diversité des métiers du journalisme et des formes de presse. J’ai toute confiance en sa capacité de continuer à accompagner la profession par son paritarisme dynamique et à prendre en compte les situations individuelles avec équité et bienveillance.
Comment arrive-t-on à la présidence de la CCIPJ ?
Originaire de Concarneau, j’ai toujours rêvé d’exercer le métier de journaliste. J’avais déjà créé un journal au collège puis au lycée. Grâce aux bourses de voyage Zellidja, je suis partie en 1989 en Algérie et l’année suivante en Côte d’Ivoire. Mes voyages ont intéressé la rédaction du Télégramme et c’est là que j’ai écrit mes premiers articles. J’y travaille encore aujourd’hui.
Mon engagement syndical auprès de SNJ tient sans doute à mes origines. Je viens d’une famille très militante où l’écoute, le partage d’information, le respect de l’autre sont des valeurs fondamentales. Il m’est apparu comme une évidence de les faire vivre dans le métier que j’avais choisi. Assez vite, je suis devenue suppléante puis correspondante régionale de la Commission, une responsabilité qui porte sur les premières demandes de carte de presse.
J’ai eu la curiosité de voir ce qui se passe après que le niveau régional ait donné son avis sur une demande. J’ai été élue à Paris où j’ai rempli pendant deux mandats le rôle de commissaire première instance.
Pour la première fois de son histoire, c’est un trio de femmes qui est porté à la tête de la Commission avec l’élection de Bénédicte Wautelet (collège employeurs) et d’Elisabeth Braconnier (collège journalistes) en qualité de vice-présidentes.
Qu’est-ce que cela veut dire de la profession ?
Très simplement, c’est le reflet de sa féminisation.
En 2001, il y avait 34 227 cartes actives dont 60% détenues par des hommes et 40 % par des femmes. En 2020, pour un total de 34 182 cartes actives, ces taux sont passés à 52,4% pour les hommes, 47,4% pour les femmes (58 cartes non genrées).
Il est donc logique et sain que l’on retrouve cette évolution dans nos instances.
Je voudrais aussi signaler que la Bretagne, ma région !, est la seconde en France en nombre de journalistes, juste après l’Ile de France, ce qui témoigne du dynamisme démocratique de notre territoire.
Propos recueillis par Clotilde Chéron
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