« Le Poher » fête ses 25 ans : Trois questions à Erwan Chartier
Comment est né Le Poher ?
– Le Poher est né en 1996, un an après la création du Galcob, première tentative pour faire vivre la Haute Cornouaille à travers une structure à cheval sur trois départements, de Pleyben à Gouarec, et de Callac à Scaër. Deux journalistes, Christian Troadec, au Télégramme, et Charlie Grall, à Ouest-France, ont fait ce que tous les journalistes en poste à Carhaix rêvaient de faire : créer un hebdomadaire sur le pays pour assurer une couverture suffisante de l’actualité locale. En 1999, Christian Troadec a revendu ses parts au Télégramme, le quotidien breton restant en charge de l’impression et de la distribution. J’ai racheté Le Poher en mars dernier.
Quelle est sa ligne éditoriale ?
– Le Poher est avant tout un hebdomadaire d’informations générales, vues sous un angle militant, à savoir défendre les intérêts du centre Bretagne. Il a vocation à mettre en avant les acteurs du territoire et un pays qui a connu des périodes de stagnation, mais qui trouve toujours la volonté de se réinventer et d’avancer. Qui a conservé sa forte identité, notamment dans sa dimension bretonne tout en accueillant les nouveaux arrivants grâce à une convivialité enviée ailleurs et un fort esprit de résistance.
Aujourd’hui Le Poher est un journal de 40 pages qui emploie trois journalistes et une vingtaine de correspondants pour une diffusion de 5 à 6000 exemplaires (dont un millier d’abonnements) pour une population de 100 000 habitants.
Nous sommes très attachés au papier mais depuis l’automne, nous avons ouvert un site internet où il est possible de s’abonner en ligne ou lire la version PDF du journal. C’est une manière de toucher une de nos cibles : les descendants de la forte émigration bretonne vers l’Amérique du Nord.
La pandémie nous a touchés moins par les pertes de recettes publicitaires que par l’absence d’événements culturels ou sportifs. Nous avons ouvert une rubrique botanique et jardinage, bien adaptée en ces temps de quasi confinement.
Et à plus long terme ?
– Nos 25 ans méritaient bien un anniversaire. Faute de pouvoir organiser un événement festif dans l’immédiat, Le Poher proposera un grand rendez-vous quand les conditions sanitaires le permettront pour donner la parole à nos artistes, aux acteurs du territoire, mais également à des spécialistes d’horizons divers. Avec comme grande question : dans quel Centre Bretagne voulons-nous vivre ? Pour cela, nous allons donner la parole à nos lecteurs lors d’une grande enquête sur leurs attentes à tous les niveaux : économiques, sociaux, environnementaux, culturels…, afin de savoir ce que nous voulons faire de ce magnifique pays.
Recueilli par Clotilde Chéron
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