Questions au Forum du Livre : « Les sept péchés capitaux de la gauche »
Crédit photo : DR
Invitée au Forum du Livre, par le Club de la Presse de Bretagne, en partenariat avec Sciences Po Rennes, Astrid de Villaines a présenté son dernier ouvrage: « Les sept péchés capitaux de la gauche ». A l’occasion de cette première édition de « Questions publiques », la cheffe du service politique du Huff Post a analysé les causes du déclin ininterrompu des partis de gauche.
La gauche est-elle encore porteuse d’espoir ? Les partis politiques qu’elle regroupe – PS, EELV, PCF, LFI – sont-ils encore capables de défendre les intérêts des classes populaires? Autant de questions auxquelles Astrid de Villaines a tenté de répondre en présentant son troisième livre – « Les sept péchés capitaux de la gauche » – devant un auditoire fourni ,au Forum du Livre à Rennes.
Forte de son expertise, acquise pendant six ans à la chaine parlementaire (LCP), puis pendant six mois au Monde, la cheffe du service politique du Huff Post rappelle que » la gauche est en déclin permanent depuis la défaite de Lionel Jospin, à l’élection présidentielle de 2002, lorsqu’avec 16,18% des votants, il n’avait pu accéder au second tour ».
Interrogée par Chiara Schaefer, étudiante à Sciences Po Rennes, la journaliste d’origine bretonne a expliqué que les scores de Ségolène Royal et François Hollande avaient certes été plus honorables mais « qu’ils ne changeaient rien à la donne ». Avec respectivement 25,87% puis 28,63% des votants au premier tour des élections de 2007 et 2012, ils pouvaient même être perçus comme le « chant du cygne », puisque la première a été battue au second tour et le second a renié ses promesses de campagne.
Cinq ans plus tard, Benoit Hamon ne dépassera pas les 10% (6,36% des votants) et cinq années encore après, Anne Hidalgo creusera la tombe du PS avec 1,75% des votants. Des scores qui, selon Astrid de Villaine, s’expliqueraient avant tout par « la paresse des dirigeants de la gauche, incapables de s’indigner lorsque les Français en général et leur électorat en particulier subissaient les coups de boutoir d’un libéralisme de plus en plus violent ».
Trahison
L’autre responsable de cette déchéance ne serait autre que l’argent. À l’origine de scandales qui ont jeté le discrédit sur la classe politique, tels les comptes en suisse de Jérôme Cahuzac, ces histoires de gros sous prennent la forme de l’avarice sous la plume d’Astrid de Villaines. Et elles ont plombé le quinquennat du président socialiste tels « la loi travail ainsi que le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) ».
Ces exemples illustrent l’incapacité de la gauche à s’affranchir du « réalisme capitaliste » défini par Marc Fischer dans son ouvrage paru en 2009. Et qui sonnent comme une trahison. À l’instar des symboles qu’ont été les affaires Bergounioux, DSK, Baupin ou encore Marchal-Beck ,révélatrices d’un décalage total entre les paroles et les actes de ces caciques du PS.
La journaliste politique a ainsi revisité l’histoire d’une gauche en perdition qu’elle avait su décrire tout au long des deux cent vingt pages de son ouvrage. Une gauche qui, « à l’image d’un parti socialiste désormais atone et d’écologistes incapables de s’adresser au peuple » n’a eu d’autres solution que de se jeter dans les bras d’un Jean-Luc Mélenchon, symbole à lui tout seul de la colère.
Stéphane de Vendeuvre et Olivier Barraud
Le lien vers le replay : https://youtu.be/jUxLL22JhCc
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