3 questions à Erwan Chartier-Le Floch sur son livre "Callac de Bretagne"
Erwan Chartier-Le Floch est rédacteur en chef et directeur de publication du Poher, à Carhaix. Son dernier livre Callac de Bretagne retrace le harcèlement subi par le journal de la part de militants d'extrême droite pour avoir rendu compte du projet d'accueil de réfugiés à Callac.
Pourquoi avez-vous décidé d'écrire ce livre ?
Faire face à des menaces de mort, ce n'est pas banal dans l'histoire d'un hebdomadaire local. Et c'est aussi mon boulot de retranscrire ce qui s'est passé, parce que c'était vraiment une drôle d'aventure. J'avais aussi envie de comprendre ce qui s'était passé à Callac. J'avais l'impression qu'il y avait une méthode de la part de l'extrême droite et que ça allait se reproduire ailleurs. Et ça n'a pas tardé, juste après à Saint-Brévin-les-Pins. Je n'ai pas envie qu'on normalise cette violence.
Est-ce que ça a été difficile de se replonger dans ces souvenirs de violences ?
Il y avait un petit côté catharsis évidemment. Ça fait déjà une vingtaine de livres que je fais et c'est le premier que j'écris à la première personne, parce que je voulais l'écrire sous forme de témoignage. Mais je pense que c'est surtout dans notre ADN de journaliste de rendre compte et de témoigner de ce qu'on a vécu. Il y a aussi eu des bons moments, de chaleur humaine et de soutien de la part de la population.
Que retenez-vous de cette expérience de vie en tant que journaliste et en tant que citoyen ?
Ce n'est pas fini, parce que ça a mis un tel climat dans la commune … On voit que ça a laissé des cicatrices profondes. Il y a encore des plaintes en cours (comme celle contre Bernard Germain, ex-candidat aux législatives pour le parti Reconquête). Mais continuer à en parler, regarder aussi lucidement que possible ce qui s'est passé, ça permet aussi d'avancer, même si on a encore régulièrement des articles injurieux sur la fachosphère. Quand j'ai découvert ces sites c'était un peu violent, on n'est pas préparé, mais au bout d'un moment on s'en fiche un peu, même si c'est pénible.
L'extrême droite ce n'est pas banal. Et quand un parti d'extrême droite prend le pouvoir, en général ça se passe mal, surtout pour la presse. À la rédaction du Poher on sent quand même qu'il y a eu un avant et un après. Mais ça a nous a aussi rapproché.
Lucie Inland
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