Carte de presse 2024
Trois questions à Catherine Lozac'h, présidente de la Commission de la Carte d’identité des journalistes professionnels
Tous les trois ans, les représentant·es des journalistes à la Commission de la Carte sont renouvelé·es. Et comme tous les trois ans depuis le début des années 2000, le quorum de 50 % de votant n’a pas été atteint lors du premier tour. Un nouveau tour d’élection est en cours, jusqu’au 5 décembre. Nous en avons parlé avec Catherine Lozac'h, journaliste au Télégramme de Vannes et présidente de la CCIJP jusqu'au 31 décembre.
Cette année encore, un deuxième tour est nécessaire pour élire les représentant·es de la carte de presse à causse d’une participation trop faible. Quel est votre regard sur cette situation ?
J’ai d’abord une forme de tristesse. La carte de presse est un outil important pour la profession. C’est à la fois un outil de travail et un outil social. C’est elle qui matérialise notre profession. Au moment où notre société se cadenasse, où il est difficile de recueillir de l’information auprès de nos interlocuteurs, il faut être conscient de la chance d’avoir une commission paritaire, professionnelle et indépendante. Il est triste de constater que moins de 50 % de la profession trouve cela important. Cela dit, cela montre aussi que les journalistes sont des citoyens comme les autres et ne se déplacent pas toujours aux élections. Et ce n’est pas catastrophique ! Avec 5049 électeurs de plus qu’en 2021, le quorum était plus difficile à atteindre. Plus de personnes ont fait l’effort de voter cette année, et nous espérons qu’elles le referont pour ce second tour.
Comment se positionne la Bretagne dans cette élection ?
Il faut en effet rappeler que la CCIJP organise une double élection : une nationale et 19 élections dans les 19 régions du découpage de la commission. En Bretagne, nous avons 44,36 % de participation, un peu moins qu’il y a trois ans. Mais en 2021, il y avait 1360 électeurs, et en 2024, il y en a 1693, dont quelques centaines d’honoraires. La participation baisse, mais nous avons 90 votant de plus. Et c’est important, car la Bretagne est la deuxième région en nombre de carte, avec 1441 journalistes en activité. Ce chiffre s'explique facilement : c’est l’une des seules régions avec un pluralisme de la presse régionale. On y trouve aussi de nouveaux médias et de la presse spécialisée.
L’éducation aux médias est un élément important pour nos adhérents journalistes. On entend tout et son contraire sur le sujet. Quelle est la position de la Commission ?
C’est assez simple : on fait comme si cela n’existait pas, ce qui est en soi extrêmement positif. Depuis l’attentat à Charlie Hebdo en 2015, il n’y a pas de débat sur l’implication des journalistes dans l’éducation aux médias. Nous ne voulons donc pas pénaliser les journalistes qui s’y engagent. Les revenus de l’EMI, quels que soient leurs natures, ne sont pas pris en compte et ne handicapent pas les journalistes pour obtenir leur carte de presse. Il est vrai que cette règle ne se trouve pas à l’écrit. L’idée de la commission est que chaque dossier est individuel. Nous voulons respecter le cadre légal et la profession. Il y a d’autres activités que l’on neutralise, comme les droits d’auteur issus de livres journalistiques. Notre but est de donner la carte pour protéger les journalistes. Nous ne sommes pas un monolithe rigide en dehors de la profession. Nous sommes des membre de la profession, à l’écoute de la profession et nous avons beaucoup de souplesse pour protéger les journalistes en activité.
Crédit photo : Loic Berthy
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