Enquête dessinée
Pierre Van Hove, dessinateur de BD : le trait qui raconte le réel
Après avoir collaboré sur l’album Algues vertes : l’histoire interdite, vous signez avec Inès Léraud une nouvelle bande dessinée, Champs de bataille : l’histoire enfouie du remembrement (éditions La Revue dessinée / Delcourt). Qu’est-ce qui vous a conduit à explorer le genre de la BD documentaire ?
J’ai commencé la BD sur le tard. Dès le début, j’avais l’envie de faire de la BD politique. Je me suis rapproché de la Revue dessinée et c’est elle qui m’a présenté à Inès. Depuis, j’ai aussi travaillé avec deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme pour la BD L'Obsession du pouvoir. Je ne sais pas si je suis abonné aux enquêtes, mais ce qui est certain, c’est que je travaille avec des journalistes !
Comment travaille-t-on avec un ou une journaliste quand on est dessinateur ?
Tout dépend du duo, il faut trouver ensemble une méthode de travail. La première fois que j’ai travaillé avec Inès, elle ne connaissait pas la BD. Pour Algues vertes, nous avons travaillé étroitement sur le scénario et elle a acquis des notions. Pour Champs de bataille, elle m’a tout de suite proposé un scénario très construit et élaboré.
De mon côté, pour Algues vertes, je me suis énormément documenté. Le sujet était une véritable enquête, circoncise, presque un thriller. En revanche, pour Champs de bataille, c’était impossible de creuser autant, car le sujet du remembrement est plus vaste, historique et profond. Cette fois, je me suis pleinement concentré sur le dessin, les détails et les choix de mise en scène.
Quelles sont les différences entre la BD documentaire et la BD fictionnelle ?
Dans la BD documentaire, il est impossible d’inventer. Il faut rester fidèle à la documentation et à des faits réels. C’est presque une utilisation à contre-emploi de la BD car, normalement, on imagine des choses qui n'existent pas.
Dans mon travail avec Inès, j’essaye quand même d’invoquer cette imagination pour éviter que l’aspect documentaire ne soit trop lourd. Je mets le dessin en tension avec le récit, notamment grâce à l’usage de métaphores. Il faut trouver un équilibre pour vulgariser au mieux l’enquête. C’est pour cela que j'utilise la technique du dessin linéaire : un dessin impersonnel, sobre et neutre, sans singularité. La ligne décrit simplement les choses. C’est un trait que l’on retrouve dans Les Aventures de Tintin.
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