Commémoration : un passage en l'honneur
de Jacques Cressard à Rennes
La maire de Rennes inaugurait samedi matin le Passage Jacques Cressard en présence d’une partie de la famille de cet ancien député RPR, décédé en 2015. En révélant la nouvelle plaque, Nathalie Appéré a loué un homme qui répétait à l’envi que « la justice sociale est la base de notre vie démocratique ».
Le 4 juillet 1974 était votée, à l’unanimité, la loi Cressard qui précise qu’un journaliste est considéré comme subordonné aux journaux pour lesquels il travaille. En d’autres termes : tout journaliste, même rémunéré à la pige, doit être payé en salaire et bénéficie de tous les avantages sociaux proposés aux autres salariés de son entreprise.
Dans les faits, la loi est régulièrement transgressée par des médias de toutes tailles, qui jouent sur les mots pour payer leurs journalistes professionnels en tant qu’auteurs, correspondants locaux de presse, ou intermittents du spectacle. La rédaction de Jacques Cressard et de ses deux collègues, Georges Fillioud (PS) et Jack Ralite (PC), a pourtant le mérite de la clarté. Elle n’a jamais été modifiée et les différents jugements prud’hommaux suivent sans cesse sa recommandation initiale : les pigistes sont des « journalistes à part entière » et non des « journalistes à part ».
Véritable écho du Club de la Presse, qui fête également ses 50 ans cette année, la Loi Cressard tire ses origines dans le même vivier que notre association. Jean-Jacques Brée, l’un des cofondateurs du Club et trésorier de 1974 à 1995 était présent samedi pour saluer la mémoire de celui qui fut son professeur d’histoire mais aussi son relais à l’assemblée. « C’est lors d’un voyage commun au Japon que nous avions évoqué pour la première fois l’inégalité de traitement entre journalistes », se souvient l’ancien pilier de l’association, également fondateur du magazine 7 Jours.
Le nouveau nom du passage reliant la rue de l’Alma à la rue de la Boulée s’est fait à l’initiative de Bruno Cressard, avocat et fils du député. « Je sais que la mémoire de mon père ne finira ni à la rue, ni dans l’impasse. En offrant le nom d’un passage, Nathalie Appéré m’a offert un boulevard ». Le Club de la Presse emprunte le même boulevard en saluant la mémoire d’un homme, et d’une famille, qui ont beaucoup fait pour la profession et le journalisme breton.
Crédit photo : Julien Marsault
Baptiste Cessieux
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