Projet de loi de finances 2025 :
Canal B et les radios associatives craignent pour leur survie.
Alors que le projet de loi de finances 2025 prévoit une baisse de 10 millions d'euros pour les aides du Fonds de soutient à l'expression radiophonique locale (FSER), les 750 radios associatives locales en France craignent pour leur survie. Quentin Lejas, coordinateur de Canal B, radio associative rennaise, fait le point sur la situation.
Note : Un amendement de la commission des affaires culturelles a été adopté pour rétablir les moyens alloués au FSER. L'amendement devra être examiné par le parlement pour être adopté dans le texte final du projet de loi de finances.
Comment avez-vous appris la coupe annoncée par le gouvernement sur le budget du Fonds de soutien à l'expression radiophonique (FSER) ?
Nous avons reçu plusieurs alertes vers le 16 octobre, notamment du syndicat national des radios libres. La première réaction a été la panique mêlée de colère. On a fait les calculs : 24.000€ en moins, c'est un poste en moins dans notre équipe de six salarié·es. Comme les subventions stagnent depuis des années, avec l'inflation c'est comme si elles avaient baissé. Il se pourrait qu'à la prochaine demande de FSER on a une subvention encore plus faible, puisqu'avec un·e salarié·e en moins pour assurer la charge de travail on justifiera de moins d'actions.
Sur qui comptez-vous pour sauver Canal B ?
On a averti toutes les personnes qui nous suivent sur les réseaux sociaux, nos partenaires financiers locaux, la ville de Rennes, le département, la région Bretagne, et surtout tous les députés et sénateurs locaux. Ce sont eux qui vont pouvoir agir en premier lieu en déposant des amendements. A priori il y en a pas mal qui nous écoutent. On espère aussi que la ministre de la Culture sera attentive et qu'elle aura en tête l'impact d'une telle décision. L'important c'est de maintenir la pression, et que toutes les personnes qui voient un intérêt à ce qu'il y ait une radio locale sur leur territoire nous soutiennent.
À quoi ressemblerait Rennes sans Canal B ?
Dans un contexte où des milliardaires rachètent beaucoup de médias, couper les radios associatives met un coup à la pluralité de l'information. Nous avons un ton beaucoup plus libre sur l'actualité locale et nationale, la culture et le reste. On donne la parole à tout le monde, y compris aux personnes qui n'ont pas l'habitude de faire de la radio. D'ailleurs on forme des gens à faire leur propre émission en étant bénévole, et on fait de l'éducation aux médias dans les collèges et lycées. Ce rôle-là est aussi très important.
Crédit photo : Canal B
Lucie Linland
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