Dernier saut de la Grenouille
Ce sont trois années de joyeux croassements qui se terminent. La revue rennaise La Grenouille à grande bouche et son restaurant ferment et déposent le bilan. Une liquidation judiciaire qui sonne comme un échec et pourtant. Et pourtant, la revue diffusée à l’échelle nationale, dont les ventes étaient en hausse, portait un projet enthousiasmant.
Le trio fondateur de la Grenouille a d’abord imaginé un autre lien entre une revue et ses lecteurs, grâce à des articles participatifs. Le restaurant accueillait ces ateliers d’écriture dans le quartier du Blosne. Des journalistes professionnels réalisaient avec des volontaires des interviews, rédigeaient des portraits, dégustaient et critiquaient des produits alimentaires, comme des restaurants et des podcasts. Une forme d’éducation aux médias qui stimulait autant l’apprenti journaliste que celui aguerri qui transmet ses méthodes de travail.
L’équipe de La Grenouille a aussi tissé une relation privilégiée avec les journalistes pigistes qui ont collaboré avec elle durant ces trois années. Tout d’abord en décidant de les payer correctement, en pige, dès le lancement du premier numéro. Une démarche à rebours de nombreux magazines et revues en création, qui demandent souvent à des journalistes professionnels d’écrire des articles non rémunérés (ou rétribués en droits d’auteur) sous prétexte de manques de moyens. Et ce travail avec les journalistes ne s’est pas arrêté à la seule rémunération. Travailler pour la Grenouille, c’était faire partie d’une équipe, car très rapidement la rédactrice en chef a voulu s’entourer d’une poignée de pigistes réguliers. Et le cercle s’est considérablement étoffé au fil des années : à chaque numéro, une proposition de thématique était envoyée en amont afin que les pigistes puissent proposer des sujets (reportages, enquêtes, portraits, etc) liés au sujet choisi. Une pratique relativement peu répandue dans la plupart des titres de presse.
La Grenouille, si curieuse et avide de rencontres, a tissé une vaste toile avec ses lecteurs, ses collaborateurs, ses aficionados du restaurant, les acteurs de l’économie sociale et solidaire, ceux du quartier du Blosne. Le batracien aux idées foisonnantes tire sa révérence mais il lui suffira d’un bond pour raconter à nouveau des histoires autrement.
Julie Lallouët-Geffroy et Anna Quéré, ex-journalistes pour la Grenouille à grande bouche
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