Média indépendant
Trois questions à Sarah Andres, créatrice de Lisbeth
Journaliste indépendante basée à Brest, Sarah Andres a crée en 2020 son média, Lisbeth, sous forme de newsletter. Depuis septembre c'est un site sur lequel on peut lire « de l'info féministe avec du positif dedans ». Rencontre avec une plume engagée.
Qu'est-ce qui t'a donné envie de fonder Lisbeth ?
Ça faisait un bon moment que j'avais en tête de créer un média féministe, après mes études de journalisme achevées en 2015. Je n'avais pas beaucoup d'expérience professionnelle, ni un gros carnet d'adresses, pas de fonds propres, mais on n'a qu'une vie ! J'ai lancé une newsletter début 2020, car c'était le plus simple. J'ai calé plein de reportages à droite à gauche en France mais l'épidémie de Covid-19 est arrivée.
Lisbeth a pas mal évolué au fil du temps, jusqu'au site actuel qui existe depuis fin septembre. Je l'ai financé grâce à la bourse pour les entreprises de presse émergente, que j'ai eue en décembre 2023.
Quels sont tes choix éditoriaux ?
J'écris tout seule mais depuis la rentrée il y a un comité éditorial. On se réunit tous les trois mois pour parler des sujets parus et à venir, des angles. Pour le moment il y a sept personnes dedans, des journalistes et aussi des personnes issues du milieu associatif.
Tous les sujets m'intéressent dès qu'on peut les relier avec des enjeux féministes et intersectionnels. Cette lecture, tu peux l'appliquer à tout. Par exemple je prépare un sujet sur les fêtes paysannes. J'ai choisi de le traiter depuis le prisme du genre, et en m'intéressant aussi à la sécurité sociale de l'alimentation, comprendre comment on fait pour nourrir tout le monde à sa faim et rémunérer justement les producteurs.
Pourquoi mettre l'accent sur « avec du positif dedans » pour un média féministe ?
Cette phrase, « l'info féministe avec du positif dedans », j'ai eu envie de la modifier plein de fois car elle ne me convient pas toujours. Mais quand j'interroge mon lectorat ça leur parle donc je la laisse. Et puis être toujours dans la critique peut être vite frustrant, c'est bien aussi de se projeter et se demander quel monde on peut construire, dans la revendication de nos droits.
Il y a cette phrase d'Agnès Varda, « j'essayais de vivre un féminisme joyeux mais en fait j'étais très en colère ». Moi, c'est un peu pareil. Mais je pense qu'on peut être dans la joie et dans la colère. Et être en colère à plusieurs ça change tout.
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