Journalistes à la retraite : ils ont aussi leur place dans la presse
Retraité, vraiment ? Pas pour tous les anciens journalistes. En Bretagne, nombreux sont celles et ceux qui choisissent de garder un pied dans le métier autrement. Une façon de prolonger un engagement qui dépasse la vie professionnelle.
Si certains délaissent leur carte de presse pour devenir correspondants locaux, d’autres préfèrent partager leur expérience en animant des ateliers d’éducation aux médias et à l’information. Deux chemins différents, mais qui témoignent d’une même réalité : pour beaucoup, le journalisme ne s’arrête pas à la retraite.
Devenir correspondant, une suite logique ?
Dans les quatre départements bretons, les titres de presse locale ne manquent pas. Cependant, les deux quotidiens qui dominent sont Ouest France et Le Télégramme. Comme beaucoup de médias locaux, ils s’appuient sur un vaste réseau de correspondants pour couvrir l’intégralité du territoire. Alors pour certains journalistes fraîchement retraités, endosser ce rôle s’impose comme une continuité. C’est le cas de Catherine Coroller, ancienne journaliste à Libération. Bretonne d’origine, elle quitte volontairement le quotidien en 2015 et s’installe près de Lorient trois ans plus tard. Très vite, elle s’abonne au Télégramme pour mieux connaître son nouveau territoire. « Un jour dans le journal, je vois une annonce mentionnant qu’il cherchait des correspondants dans le secteur. Trois minutes après, ma candidature était envoyée », se souvient-elle. La réponse ne tarde pas car la cheffe de territoire la contacte aussitôt. « Elle me connaissait parce qu’elle lisait Libération quand elle travaillait pour Le Parisien ». Catherine devient d’abord correspondante à Lorient, puis à Plouhinec, pour éviter la traversée de la rade. Pour elle, cette activité permet de continuer le journalisme d’une autre manière, même si la pratique diffère : « Il n’y a pas de contre-enquête, parfois c’est du bâtonnage. » Dans sa signature de mail, elle mentionne « ancienne journaliste à Libération » et ajoute des liens vers ses derniers articles ou une interview donnée à France Inter. « Une façon de rappeler aussi, que correspondant, ce n’est pas forcément ce que vous croyez », s’amuse-t-elle.
Transmettre, encore et toujours
D’autres anciens journalistes prennent un chemin différent, celui de la transmission. Ils interviennent dans des écoles, collèges, lycées ou centre sociaux pour animer des ateliers d’éducation aux médias à l’information (EMI). Jacky Hamard, ancien journaliste pour Le Télégramme et retraité depuis 2019, a franchi le cap, après une sollicitation d'Édouard Maret, animateur et pilote du réseau de bénévoles EMI de Ouest-France. « J’ai un peu hésité, forcément, avec mon ADN Télégramme », confie-t-il. Puis, il finit par accepter. « Je me suis dit que je pouvais bien consacrer un peu de temps à des lycéens intéressés par le journalisme ». Depuis trois ans, chaque lundi midi, il rejoint une quinzaine d’élèves du lycée Kerustum, à Quimper, pour les aider à faire vivre leur journal. « On discute des articles, on choisit les sujets pour le prochain numéro, on fait le chemin de fer… » En somme, toutes les étapes d’une véritable rédaction.
L’implication de Ouest-France dans les journaux scolaires ne date pas d’hier. Dès 2005, des journalistes accompagnent déjà des collégiens dans l’écriture de leurs articles. Certains suggèrent d’étendre ces actions aux lycéens. Deux ans plus tard, le journal s’y attelle en créant l’Association pour le développement du journal des lycées. « La mission est confiée au rédacteur en chef de l’époque, Didier Pilet, qui demande aux douze directeurs départementaux du journal comment donner du sens à cette initiative », explique Edouard Maret. Au départ, seuls les journalistes en poste interviennent. Puis, progressivement, les journalistes retraités sont mobilisés. Toutes les interventions sont bénévoles, seule une somme annuelle est octroyée à chaque journaliste pour couvrir les frais de déplacement. Pour faciliter les ateliers, Ouest France a même développé un outil éditorial : une « salle de rédaction numérique ». Aujourd’hui, le réseau compte une trentaine de journalistes bénévoles qui accompagnent cinquante journaux de lycéens. Mais depuis 2020, recruter de nouveaux bénévoles s’avère plus difficile. Le recrutement s’ouvre donc à d’anciens journalistes venus d’autres médias comme Jacky Hamard, passé par Le Télégramme. Malgré la retraite, les journalistes continuent d’alimenter l’information et d’expliquer leur métier.
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